« Comment mettre en lumière la collection de plus de 20 000 pièces que Jean-Marie Masse a léguée à la ville de Limoges ? »C’est cette question que m’a posée l'Opéra de Limoges.

Après une visite aux archives de Jean-Marie Masse dans le sous-sol de la bibliothèque de la ville de Limoges j’ai commencer à imaginer un fil conducteur pour rendre hommage à cette collection: s’inspirer de l’énergie des musiciens Jazz de cette époque et la ré-injecter dans un jazz actuel, ravivant au présent cette empreinte originelle. Comment retrouver la verve d’une musique naissante, qui a maintenant plus de 100 ans ?Renouveler cet esprit primordial d’improvisation, d’innovation, de créativité et de liberté.Côtoyer le geste innocent, l’intuition initiale qui furent au coeur de l’émergence du Jazz. 

Vivre « cet engouement» et l’introduire dans la musique d’aujourd’hui avec toutes les évolutions sonores et techniques qui l’ont transformée. 

Au fil de mes recherches j’ai découvert un esprit jazz particulier vers lequel je me suis laissé porter. J’ai souhaité honorer le talent et la témérité des musiciennes, instrumentistes et compositrices, qui ont dû s’imposer dans un Jazz très masculin. Mary Lou Williams, Toshiko Akiyoshi, Terry Pollard, Carla Bley, Amina Claudine Myers, Gery Allen … Des artistes authentiques qui ont su créer leur chemin dans un univers majoritairement masculin.

A travers ces recherches,  je me suis aussi donné la liberté d’ouvrir le champs des possibles sur ce que pourrait être un jazz androgyne. 

Comment trois hommes joueraient-ils un jazz composé par des femmes ? 

Ne serait-ce pas un cheminement heureux de changer de point de vue et côtoyer une autre sensibilité. 

Ou est-ce de cette sensibilité dont l’homme a été habitué et conditionné à se cacher ?

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Edouard Ferlet